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DE 15 X 15 cm à 130 X 130 cm
Etre copieur au Musée du Louvre est un métier. Dans les années 2002-2004 Vincent Michéa a envie de travailler comme un copieur et se pose la question: "est-ce qu'un artiste peut imiter un original qu'il apprécie?" Bien sur que non. Les thèmes qu'il choisit pour copier des pochettes de 45 tours et de 33 tours qu'il aime ne sont pas des sujets du Musée du Louvre. L'envie de créer lui fait modifier le format, il les aggrandit jusqu'à 1,30 sur 1,30mètre et la reproduction imprimée devient peinture narrative, parfois hyperréaliste. Il peint les titres et les lettres avec une grande précision car il est diplomé de l' ESAG et il sait le faire, par contre il change les mots ou leur sens, ce qui est impardonnable pour un copieur, mais primordial pour la liberté de l'artiste.
L'idée était la copie, le résultat est autre.
From 15 x 15 cm to 130 x 130 cm
To be a copyist at the Louvre Museum is a profession. During the years 2002-2004 Vincent Michéa feels like working as a copyist and asks himself a question: “can an artist imitate an original work that he appreciates?” Of course not. The themes that he chooses to copy from singles and long-play vinyl’s covers that he likes are not the subjects of the Louvre museum. The desire to create makes him change the format, he enlarges them to 1,30 by 1,30 meters and the printed copy becomes a narrative painting, sometimes hyperrealist. Having a diploma from ESAG and since he can do it, he paints the titles and letters with great precision, however, he changes words or their meaning, which is unacceptable for a copyist but essential for the freedom of an artist. The idea was to copy, the result is something else.
Vues de la fenêtre.
Une des premières photographies du monde est celle que Nicéphore Niepce a prise par sa fenêtre représentant une maison en 1828. De la fenêtre de l'atelier de Vincent Michéa, on voit aussi des maisons, des fenêtres, des façades, des balcons. Au bout de 10 ans de travail cette vue est devenue une des thématiques qui l'inspire et qu'il interprète depuis 2005.
La vision d'un artiste est curieuse, il observe les contours, les formes, les matières. L'architecture bien que statique devient vivante avec le passage de la lumière, les ombres prennent formes et se déforment. Il peint des façades ensoleillées sur fond de ciel bleu. Le sujet est banal en soi, mais il introduit dans ses peintures des éléments graphiques ou des objets de la vie quotidienne. Mon tableau préféré dans cette série est à la fois figuratif et abstrait, c'est le haut d'un bâtiment avec 6 balcons éclairés par le soleil de midi, les ombres sont noires; ce ne sont plus des ombres, mais des formes géométriques, graphiques d'une puissance supérieure au sujet. Et pour revenir à la réalité, il y a un câble de téléphone, et pour repartir dans le graphisme il peint une étoile jaune à la place du soleil. Quand son regard se pose sur la ville, il est tendre comme celui d'un touriste qui nous dit:
“ il fait beau, j’aime ce lieu “ et il peint un tableau tout simple.
Views from the window
One of the first photographs in the world is that of a house taken by Nicéphore Niepce from his window in 1928. From Vincent Michéa’s workshop window we also see houses, windows, frontages, balconies. After 10 years of work this view became a theme that inspires him and that he paints since 2005.
Artist’s vision is inquisitive, he observes contours, forms, textures. The architecture, although static, becomes alive with the passage of light, shadows assume forms and become distorted. He paints sunlit house frontages with blue-sky in the background. The subject is ordinary in itself but he inserts in his paintings graphic elements or every day life objects. My favorite painting in that series is at the same time figurative and abstract, it is the top of a building with 6 balconies illuminated by. the midday sun, the shadows are black; these are no longer shadows but geometrical forms, graphics stronger than the subject itself. And to return to reality there is a telephone cable and to depart into graphic expression he paints a yellow star in place of the sun. When he watches the city, his look is as soft as that of a tourist who tells us: “this is nice, I like this place” and he paints it in all simplicity.
Les portraits
Il existe dans l'évolution d'un bébé un moment capital qui se situe entre le 12ème et le 18ème mois, celui où il reconnait comme sienne l'image qu'il voit dans un miroir. Ce n'est pas un autre bébé, c'est lui-même. Chez l'homme "voir" créé une réflexion, pour l'artiste c'est une obsession. Le portrait et l'autoportrait qui jouent un role important dans le travail de Vincent Michéa, sont avant tout la rencontre de deux subjectivités . Le sujet représenté peut vouloir laisser transparaitre une certaine image de lui-même ou, au contraire, dissimuler certains aspects de son apparence ou de sa personnalité. Pour sa part, Vincent Michéa transforme, stylise, dénature ou embellit son modèle. IL crée une image qui lui appartient par la forme qu'il impose, avec l'emploi d'une trame mécanique qu'il peint point par point et qui peut l'éloigner de la resemblance avec les sujets qu'il choisit et qu'il aime, des icônes comme Tina Turner ou Fairouz. La forme est le procédé d'un long chemin de 20 ans. Vincent Michéa est aussi un bon photographe et un bon graphiste, et si il a travaillé dans ses débuts de peintre longtemps sur son autoportrait, il peint maintenant dans une forme qui exige connaissance, technique et expérience. Aussi géométrique et mécanique qu'apparaît sa méthode, cela ne l'empêche pas d'être expressif dans ses portraits, par la beauté, comme dans le portrait de Katoucha,, ou la douce gentillesse du regard de Bella Bellow, ces portraits reconnus pour leurs qualités ont été montrés dans des expositions à Bâle, Cologne, Kinshassa et Dakar
The portraits
There is a crucial moment in baby’s development between the 12th and the 18th month when he recognizes the image in the mirror as his own. This is not another baby, it is himself. For a man “to see” creates a thought, for an artist it is an obsession. The portrait and the self-portrait that play an important role in Vincent Michéa’s work, are first of all an encounter between two subjectivities. The represented subject may want to show a certain image of itself, or on the contrary, to hide certain aspects of its appearance or its personality. As for him, Vincent Michéa transforms, stylizes, distorts or embellishes his model. He creates an image that belongs to him through the form he imposes, using a mechanical frame that he paints point by point and which can move it away from the resemblance with the subject that he chooses and that he likes, icons such as Tina Turner or Fairouz. The form is the process of a 20 years long road. Vincent Michéa is also a good photographer and a graphic designer and if early on as a painter he worked for a long time on his self-portrait, he paints now in a form that requires knowledge, skill and experience. Even though his method can appear geometrical and mechanical, it does not stop him from being expressive in his portraits, through beauty, as in the portrait of Katoucha, or through kindness of expression of Bella Bellow. These portraits, recognized for their qualities, were shown in exhibitions in Bâle, Cologne, Kinshasa and Dakar.
Peter Knapp – Mars 2010 |
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